Voici le lien pour écouter la chronique (lue et enregistrée par mes soins, avec peu de moyens)
Avez-vous remarqué le vol des corbeaux dernièrement (en Abitibi) ? Ça y est ils se mettent à voler à deux, à parader leur amour fidèle avec des cabrioles aériennes et des claquements joyeux. C’est déjà l’heure pour eux de se préparer à l’expérience parentale. À cette belle saison qui leur permettra de transmettre leurs savoirs aux générations futures. Pour les grands-ducs d’Amérique aussi, les chants nuptiaux doivent être commencés ! C’est d’ailleurs l’heure pour moi pis mes enfants d’aller en forêt la nuit pour écouter leur chant si particulier (voir La soirée nocturne avec le Grand-Duc – NatureEnFamille.ca).

Pour une Française qui vient de la méditerranée, même si des signes de fin d’hiver apparaissent doucement, je sais que l’hiver est très loin d’être achevé. Pour moi la pire tempête de neige, c’est celle de mai… Celle de juin je la trouve juste bin drôle ! Mais en fait, même si je trouve ça long et froid, je sais au fond de moi que je suis chanceuse de vivre l’hiver de cette façon. Ce froid long et intense m’oblige en quelque sorte à suivre le fil des saisons.

Mais en fait, dans la nature, ça sert à quoi l’hiver ?
Toute chose sur Terre fait partie d’un cycle. Les phases lunaires, la course du soleil, les saisons, les journées qui défilent, les enfants qui grandissent et les aînés qui retournent à la terre … ! C’est grâce à ça « que rien ne se perd et rien ne se créée, que tout se transforme ! », et que la fin n’existe pas. Comme la vague qui se retire pour mieux s’élancer sur la plage. L’hiver, la nature se repose. Elle recharge doucement son énergie. Toute activité est mise sur pause. Les gros froids permettent aussi de bien nettoyer les maladies et parasites qui se déploient l’été.
Quand on observe la nature, on comprend rapidement qu’il y a un moment pour tout. Que si un être vivant dans la nature ne respecte pas ces moments, il meurt. Et l’être humain, avec son ego démesuré, pense à tort, qu’il est en dehors de tous ces cycles. Nous nous efforçons constamment de nous extraire de ces cycles naturels. Nos maisons et nos véhicules sont surchauffés : c’est pratique parce que ça nous permet de nous dépenser comme en plein été ! Nos fruits et légumes d’été sont servis toute l’année, donc nous avons droit à une pâle copie de vitamines soleil, une maigre consolation pour palier à nos dépenses physiques forcées. Et puis aussi, l’hiver nous force à vivre dans le noir… ça endort pas mal ça le noir ! Ça fait peur ! Alors on allume les lumières bien fort pour nous faire croire que non c’est ok ce n’est pas l’hiver on peut continuer à vivre comme en été. Vous n’imaginez pas combien ça nous gruge de lutter ainsi contre les saisons de la nature.

Vivre en pays nordique me force littéralement à me plier aux saisons. L’hiver est tellement intense que je n’ai pas le choix de lâcher prise et de le suivre. Aujourd’hui, avec le cheminement que je vis, je réalise que je préfère assumer la saison hivernale que la combattre en partant le sud. J’aime me préparer à affronter le froid avec mes 4 couches sur le dos, ma « soute » et mes bottes de poil. Tout ce froid, ce noir et cette ambiance glacée nous hurlent chaque jour de ralentir le rythme. Les êtres vivants se tiennent tranquille l’hiver. Certains se sont adaptés à l’extrême et arrêtent complètement les fonctions vitales du corps, comme la grenouille des bois ou les tortues. D’autres font des réserves pour passer l’hiver comme la plupart des rongeurs. Certains mangent seulement des branches mais restent quand même pas mal relax, ce n’est pas hyper protéiné des branches. Les ours eux, somnolent plus qu’ils ne dorment profondément mais reste qu’ils font tout un programme minceur… Ah et puis il y a les chanceux, les oiseaux qui migrent dans le sud pour trouver de la bouffe plus nourrissante. Les baleines, elles, c’est plutôt pour donner naissance à leurs baleineaux dans des eaux plus chaudes. Finalement, peut-être que certains humains ont des caractères plus liés à ceux qui restent et assument, versus ceux qui préfèrent faire la fiesta dans le sud. Mais moi je crois sincèrement que l’hiver s’installe pour nous apprendre à recharger nos batteries. On peut extrapoler ce fait à notre cycle quotidien. Si on ne dort pas la nuit (ou un autre moment de la journée), y’a peu de chance qu’on soit performant par la suite.

Moi je rêve d’une vie au mode ancestral où chacun pourrait vivre à son rythme le fil des saisons. Mais alors, les autres saisons, à quoi servent-elles ?
En développement personnel, on associe beaucoup le printemps au renouveau, au moment où tu peux semer les graines de tes projets, de tes résolutions. Au premier jour du reste de la vie. C’est une saison où il faut travailler un peu plus sur soi, accepter peut-être de voir que certaines choses doivent être changées et enfin agir pour le faire. Puis viens l’été, le moment où tu peux fêter et profiter de la joie d’être avec tes amis, entourés d’une énergie forte et inspirante. C’est probablement le moment où tu vas voir que les graines que tu as semées ont bien pris et t’emmènent sur des chemins qui vont peut-être un peu t’effrayer parce que tu peux déjà entrevoir qu’ils vont te monter pas mal plus haut que ce que tu pensais. Genre, tu as planté 3 bébés concombre dans le même trou parce qu’ils étaient tout petits et puis en plein mois de juillet tu comprends que tu vas manquer de place ! Évidemment, même si on peut avoir le vertige pendant cette puissante saison, c’est important de ne pas paniquer, de garder confiance et de rester ancrée dans tes visions. Enfin c’est l’automne, le doux moment des récoltes. Les beaux projets que tu as semés portent leurs fruits et tu en profites royalement. C’est bien, il le faut. C’est un bon moment pour avoir de la gratitude pour la générosité de la terre et ta force intérieure. Tu peux te féliciter d’avoir tenu bon et commencer à préparer ton nid hivernal pour te reposer et rêver de tes futurs projets. L’hiver. C’est bien en hiver de ne rien faire. De respecter ta noirceur. De l’apprivoiser. D’apprendre à la connaître et de ne surtout pas la brimer ou lui en vouloir d’être si noire et inactive. C’est vrai que l’hiver, ça prend du temps. Mais toute prend du temps si on y réfléchit bien.

Chaque matin, tu peux te demander dans quelle saison intérieure tu te trouves. Pour nous les femmes, c’est plus facile de sentir nos saisons intérieures parce qu’elles sont souvent liées à notre cycle hormonal. Nos menstruations correspondent à l’hiver, nos ovulations correspondent à l’été. Quand j’ai compris ça, j’ai tellement moins subi mon SPM, ça en était quasiment magique. Le SPM, c’est quand arrive la fin de l’automne et que notre corps sait qu’il faut qu’il commence à faire son nid. C’est le moment où beaucoup de femmes font du ménage dans leur foyer. Notre corps, inconsciemment, se prépare à « hiberner », ça lui prend une place où il va être confortable. J’essaie de faire comprendre de plus en plus à mon entourage que pendant mes menstrues, ils doivent m’oublier. Mais parce que 4 jours c’est long pour arrêter de vivre, je choisis la pire journée, la 2e, et je diminue radicalement mes activités. Même la connexion aux mondes subtils. Même la lecture, des fois, c’est trop. Pour ce 24 à 36 heures d’hibernation mensuelle, j’aimerais pouvoir me cacher de tous dans le bois. Dormir et rêver. Sous une tente. Et comme je vivrais en communauté, toutes les femmes seraient réglées sur le même cycle et vivraient ça ensemble. Évidemment, ça m’arrive de ne pas respecter mon hiver intérieur. Même si ma boss et mon chum sont très conciliants avec ça, parfois ça n’adonne juste pas. Croyez-moi ou pas, quand ça arrive, le reste de mon cycle est pourri. Mon été est maussade, je ne récolte pas grand-chose de beau et mon SPM est à la limite du supportable. Mais être conscient de tes saisons intérieures, sans jugement ni reproche, va beaucoup t’aider à reconnecter à toi.
Petits exercices à faire :
Prend du temps, le matin ou le soir selon ton horaire pour « scanner » tes émotions. À quelle saison ça te fait penser ? Au début, ça peut passer de l’été à l’hiver dans la même journée et c’est normal. Mais tu vas voir que petit à petit, le simple fait d’en être conscient va remettre de l’ordre dans tes énergies.
Quand tu médites, penses aux choses associées à la saison dans laquelle tu te trouves. Comme, de la belle neige qui tombe doucement si tu te sens en plein hiver. Moi en ce moment, je suis à un début de grand renouveau et je pense aux parades amoureuses des corbeaux.

À ce propos, le Grand corbeau se reconnaît à la grosseur de son bec. L’hiver en Abitibi, il peut y avoir aussi des corneilles d’Amérique mais la plupart des oiseaux noirs que tu vois, ce sont des Grands corbeaux. Un animal très intelligent, qui a une place très importante dans l’écosystème puisqu’il nettoie les animaux morts. Moi je suis intimement convaincue qu’il a un grand rôle dans le nettoyage des mauvaises énergies. C’est un animal très puissant pour moi. Il me rappelle que ma noirceur sera toujours là et que je dois me tenir prête à l’écouter. En Europe, il n’y a presque plus de Grands corbeaux. On est chanceux qu’il y en ait autant par chez nous.
Une mention spéciale à Ariane Ladouceur, enseignante des cycles féminins sacrés chère à mon cœur et grâce à qui je suis rendu à ce niveau de conscience.
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Et n’oubliez pas, tout ce que je peux dire ou écrire ne remplace en aucun cas une thérapie ou une médication prescrite par un médecin.





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