Moi pis mon éco anxiété on a un truc à vous avouer… quelquefois, on fait des burn-out de conscience écologique. On se décourage et on arrête de faire des efforts. Fiou. Dans ces moments, je consomme trop d’eau, trop de plastique, trop d’internet, trop d’électricité, trop d’essence… Je crois que de le reconnaître est déjà un bon premier pas. Accepter de faire partie du système occidental du 21e siècle, c’est aussi un bon deuxième pas. Et oui ! On fait ce qu’on peut pour s’extirper de ce système. Parce que même si on trouve qu’il est malade, il apporte tout de même de très bonnes choses : la sécurité, l’hygiène, la santé, l’éducation, le confort !

N’empêche… Les scientifiques nous disent qu’il faudrait environ 5 planètes pour subvenir aux besoins de l’humanité si chacun des 9 milliards d’humains avait le train de vie d’un nord-américain, le même nord-américain que toi pis moi.

Quand on apprend à connecter avec l’invisible comme je le fais en ce moment, il faut accepter que cette vie-là, dans cette société-là et à cette époque-là, on l’a choisie. C’est donc important pour moi d’accepter de ne pas boycotter le système en vivant comme un ermite dans le bois. Si je fais ça (j’en rêve depuis l’adolescence) ma connexion terrestre n’ira pas bien. Mon « ici et maintenant » sera difficilement supportable. Mes chakras du bas seront déséquilibrés. En y pensant bien, je suis chanceuse parce que mon emploi m’aide à me sentir moindrement utile pour la planète. J’aime effectuer ce travail et à mon échelle, je pense faire une petite différence pour une meilleure gestion de la forêt québécoise. Mais je ne suis pas dupe, je sais que je ne pourrais jamais changer le monde, même pas un peu !

« Mais attend un peu, pourquoi déjà qu’on doit changer le monde ?? »

Ah oui, parce qu’on n’a pas 5 planètes Terre à disposition. Notamment, les Nations-Unies ont mis en place des objectifs de développement durable, qui visent à transformer notre monde (voir Objectifs de développement durable). Les pays qui reconnaissent ces objectifs peuvent ainsi mettre en place des actions pour tenter d’améliorer leurs résultats.

Vous remarquerez qu’on ne parle pas seulement de biodiversité ou d’environnement. Les objectifs passent par la pauvreté, la santé, la faim, l’éducation, l’équité homme femme, l’énergie, les projets de partenariat, etc. Grâce aux indicateurs, on peut faire un classement des pays qui favorisent le plus le développement durable (voir Sustainable Development Report 2024 de Sachs et ses collaborateurs). Pour notre information, le Canada se classe au 25e rang mondial en 2024 (sur 194 pays). Les trois premiers étant la Finlande, la Suède et le Danemark. Aucun des 17 objectifs au Canada ne se situe dans le vert. Seulement du jaune, de l’orange ou du rouge (ça veut dire que l’objectif n’est pas atteint). Est-ce que notre prochain PM va proposer un programme pour améliorer les résultats ?? …

Vous comprendrez qu’à ce sujet, je finis souvent par être sarcastique. C’est pourquoi j’ai décidé que si je ne peux pas changer le système, je peux peut-être essayer d’allumer des étincelles dans mon entourage. En observant mes propres comportements, j’ai remarqué que plus j’étais mentalement ou émotionnellement fatiguée, plus je consommais et gaspillais les ressources. Et je crois bien que le propre des soucis de la planète vient justement du fait que les humains, avec leurs déséquilibres intérieurs, gaspillent beaucoup. Alors me voilà avec mes chroniques de reconnexion à la Nature. Une rappeuse française que j’aime beaucoup dit si bien « changer le monde commence par se changer soi-même » (Keny Arkana). Plus tu vas avoir confiance en toi et en ton pouvoir, plus tu vas te permettre d’aller dans les petits interstices de liberté qui vont t’éloigner du système, une action à la fois. Et à tous ceux qui pensent que c’est impossible de conjuguer les activités humaines avec la Nature, je leur dis de commencer par éteindre leur cellulaire et leur TV et d’aller jouer dehors. De nombreux mouvements altermondialistes voient le jour dans le monde. Certains milliardaires vouent même leur fortune à la protection de la biodiversité. Alors oui il y a de l’espoir si tout le monde s’y met.

Aucun geste n’est trop petit pour la planète

J’ai intégré cette phrase miraculeuse un matin, alors que mes enfants écoutaient les aventures de Bernard et Bianca (tu sais, les petites souris de Disney). Leur petite taille ne les empêche pas de sauver la petite fille des griffes de la folle méchante et ses crocos. Et si, à notre échelle personnelle, il était possible d’accumuler des petites actions pour changer le cours des choses ? La théorie des masses critiques, en sociologie, dit qu’une minorité cohérente et engagée peut influencer la majorité de la population. On dit même que 20% d’une population motivée et active peut générer des changements profonds, car cette minorité agit comme catalyseur pour mobiliser ou influencer les autres (i.e. principe de Pareto). Ces 20% peuvent être des leaders, des visionnaires et des artisans du changement, ou simplement des personnes éveillées et connectées à leur intuition, des gens qui expérimentent déjà des modes de vie alternatifs. Beaucoup de beaux changements, dans beaucoup de domaines, peuvent réellement être réalisés grâce à eux. En toute humilité, je crois que Benjamin et moi on en fait partie, avec nos passions et notre mode de vie. Même si on a quatre enfants, qu’on consomme encore trop d’électricité, de plastiques et d’eau, qu’on a une vannette et un pick-up et qu’on fait un à deux voyages par an.

Mon road trip aux baleines de 2024, dodo avec vue sur le fjord

Consommer moins, sinon local, sinon bio. Moins de viande, plus de légumes, moins de gaspillage. Éviter les achats impulsifs sur le web en gardant les trucs dans le panier pendant une semaine (après tu juges si tu en as vraiment besoin). Connaître l’empreinte écologique des produits et services que tu consommes. Réduire les déchets à la source et être le King du triage de déchets (informe-toi auprès de ta municipalité). Éteindre les lumières, les écrans et les électro. Utiliser moins d’eau en général et des produits de nettoyage moins mauvais pour l’environnement. Arrêter de jeter tes déchets là où tu n’es pas supposé de les jeter (qui fait encore ça sérieux). Laver tes embarcations à la station de lavage pour éviter de propager les espèces exotiques envahissantes… quoi d’autre ?

Attention tout de même à ne pas se taper sur la tête car ce n’est pas le but de cette chronique ! La culpabilité ne fait pas bon ménage avec la santé mentale. Ces quelques gestes quotidiens sont faciles à rentrer dans votre routine. Mais faire de notre mieux est un bon adage qui va vous permettre de vous autoriser à rêver un peu plus grand.

Aller, à 3 on rêve en grand !

Parlons maintenant de ce que nous pourrions faire pour améliorer notre connexion à la Nature et donc nous engager un peu plus pour la protéger. Pour faire partie des 20% qui inverseront la tendance du monde ! Voici quelques petites (ou grandes) actions qui, je l’espère vous feront rêver de changement 😉

  • Le jardin potager fleuri. Bon, je vous l’accorde, ce n’est pas donné à tout le monde ! Il faut le temps, le budget, l’espace et … le savoir-faire. Mon potager est plutôt grand et il me coûte vraiment plus cher que d’acheter directement les légumes… Mais ! Avec nos abeilles et toutes nos fleurs, notre potager nous le rend au centuple !
  • Inviter la faune sauvage dans sa cour. À ce propos il y a quand même des avertissements à faire. Cette cohabitation peut apporter son lot de désagréments, parfois même c’est illégal, anéthique ou dangereux. La mangeoire à oiseaux ou des morceaux de gras gelés dans vos arbres, c’est un très bon début ! Les animaux sont tellement beaux que les voir par la fenêtre contribue à nous connecter à notre Nature.
  • Les écoconstructions. Vivre dans un habitat alternatif de type écologique n’est là encore pas donné à tout le monde mais qui n’a pas déjà rêvé de vivre le plus simplement du monde dans une mini maison ou une yourte. Sans changer radicalement de mode de vie, passer plus de temps au camp de chasse, en toute simplicité, a beaucoup de bienfaits pour la santé mentale.
  • Transformer et conserver vos aliments (et les consommer). Je ne prends pas assez le temps de transformer mes aliments tout simplement parce que j’ai trop d’occupations. Mais il existe un paquet de méthodes ancestrales de transformation des aliments. Je suis sûre que certains d’entre vous se trouveraient une nouvelle passion pour la fermentation, le fumage, la conserverie, la déshydratation, etc. Il y en a pour tous les goûts !
  • Utiliser des remèdes naturels. Depuis la nuit des temps, les plantes sont là pour nous nourrir mais aussi pour nous soigner. Je crois qu’il existe un lien holistique entre les plantes et les humains qu’il est important de retrouver pour nous reconnecter à notre nature. J’utilise beaucoup les huiles essentielles et je les aime assez que je ne passerai pas une semaine sans elles.
  • Consommer des produits sauvages. Il n’y a rien de tel que prendre le temps d’aller dans le bois pour cueillir des baies sauvages ou des champignons comestibles, de piéger des lièvres, d’aller à la perdrix ou à la pêche, et de les consommer lors d’un bon repas en famille ou entre amis. Rien de tel pour reconnecter avec la nature et la remercier de sa générosité.
  • Faire ses propres cosmétiques naturels. Personnellement je suis tombée dans la passion des savons, des huiles et des crèmes hydratantes il y presque 20 ans et pour vrai, il n’y a aucune limite à cette passion (à part le budget). Il y en a encore une fois pour tous les goûts. Cette passion fait naître une belle créativité en nous. Un peu comme faire des gâteaux, en moins sucré.
  • Investir ses épargnes dans des produits financiers propres. C’est un peu éloigné de la connexion à la Nature mais sérieux, savez-vous qu’un canadien moyen a une empreinte carbone beaucoup plus élevée qu’un européen juste à cause de ses épargnes ? Si tout le monde s’y met, ça peut vraiment faire une différence !
  • S’impliquer dans un organisme à but non lucratif en environnement. Vous pouvez donner de l’argent si vous n’avez pas de temps, donner votre temps si vous n’avez pas d’argent ! En bénévolat, en conseil d’administration, il y a l’embarras du choix ! Savez-vous aussi que mettre votre terre en servitude de conservation peut avoir de sérieux avantages financiers ?
  • Soigner des animaux domestiques. J’aime bien l’idée que çanous aide à reconnecter avec la Nature. Surtout si on a des enfants. Évidemment, il faut y réfléchir sérieusement avec des professionnels parce que vous ne voulez pas changer d’avis en cours de route et grossir les refuges !
  • Prendre le temps de jouer avec nos enfants, dehors idéalement. Quand on est avec eux ou qu’on sort simplement en forêt, c’est vraiment important de lâcher prise sur les obligations quotidiennes. Être présent, ici et maintenant, émotionnellement et mentalement. Reconnecter à soi et à eux. Ils sont une partie de nous et nous une partie d’eux. Les regarder s’émerveiller des petits trésors de la nature est une belle leçon à recevoir.
  • Faire ou consommer de l’artisanat d’art. L’Art est une des nombreuses expressions de l’âme. La laisser s’exprimer nous permet de lâcher prise sur des bobos du quotidien. Il y a autant de formes d’art que d’humains sur la planète. Quelqu’un qui pense qu’il n’a aucun talent c’est parce qu’il n’a pas bien cherché ! Je dessine, je colorie, j’écris, je peins, je fais du macramé, du tricot, des bijoux, du land art, tout y passe. Ce n’est franchement pas toujours beau mais l’important, c’est que ça me vide la tête !
  • Prendre soin de sa santé mentale. Sans tomber dans le charlatanisme ou les sectes, il existe un paquet de thérapies alternatives qui pourraient être bien alignées avec ce que vous pensez être bon pour vous. Osez vous fier à votre intuition. Une retraite en forêt ou ailleurs, des câlins aux arbres, un bon massage à la rose, du yoga cyclique, un stage de surf aux caraïbes, fouille-moi ! C’est sûr qu’il y a quelque chose pour vous !

Voilà, ici se termine ma propre liste des gestes qui me permettent de reconnecter à la Nature, et à ma Nature. C’est la mienne, et je suis très curieuse de connaître la vôtre !

J’aime bien garder espoir et continuer à faire de belles actions, si petites soient elles, pour le bien-être de la planète. Après tout, on en n’a qu’une !

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